Toute une journée

« What a Day has that element of genius – simplicity, modernity a sense of humour AND immediate connection with an audience! It was a joy to be part of its creation process. »
Boris Brott

Toute une journée est une œuvre pour orchestre à cordes en quatre mouvements qui trace un parallèle métaphorique entre le déroulement d’une journée et celui d’une vie, comme si l’un était le microcosme de l’autre. L’œuvre consiste en une suite de quatre brefs mouvements où chacun représente à la fois un moment de la journée et un moment de l’existence. Ainsi, le premier mouvement, «Matinée enjouée», s’ouvre sur un glissando depuis un unisson jusqu’à un grand accord, évocation d’un lever de soleil en même temps que des premiers instants de l’enfant qui vient au monde. La musique se poursuit, très énergique, suggérant tant un matin à la course qu’un enfant qui saute dans la vie. Le deuxième mouvement, «Longue journée de travail», caractérisé par un tic-tac d’horloge et par l’accumulation de nombreux motifs répétitifs, évoque aussi bien les heures passées au travail dans une journée que les années passées sur les bancs d’école. Le troisième mouvement, « Soirée en tête-à-tête », est un duo entre le violon solo et le violoncelle solo, accompagné par l’ensemble. Il symbolise simultanément une soirée en tête-à-tête et la vie de couple. Le quatrième mouvement, «Nuit sereine», se distingue par des textures légères et oniriques. Il s’agit, d’une part, du sommeil et du rêve, d’autre part, de la dernière période d’une vie d’où émergent calme et sérénité. L’œuvre se termine comme elle a commencé, par un unisson. Elle dessine ainsi une boucle musicale se refermant sur elle-même, telle une journée qui s’enchaîne sur la suivante, et une vie qui disparaît comme elle est apparue.

La forme s’inspire très librement du thème et variations. Tout comme certaines idées ou pensées qui nous habitent tout au long d’une journée, ou encore d’une vie, dans Toute une journée, les mêmes matériaux mélodiques se transforment d’un mouvement à l’autre. L’idée d’aborder la forme de cette façon m’est venue après la lecture du Livre du rire et de l’oubli de Milan Kundera.

Afin de renforcer le concept de l’œuvre et de mieux stimuler l’imagination de l’auditeur, quelques objets sont disposés sur la scène pour interagir avec l’orchestre. Ainsi, dans «Matinée enjouée», un réveille-matin sonne et agite soudainement le mouvement; dans «Longue journée de travail», une horloge de pointage (punch clock) ponctue le début et la fin du mouvement ; au début de «Soirée en tête-à-tête», une chandelle est allumée pour créer une ambiance intime entre les deux solistes ; enfin, une horloge à pendule pulse l’introduction de « Nuit sereine », et la chandelle est éteinte à la toute fin, comme s’il s’agissait du dernier souffle d’une vie.

Au cours de l’interprétation de l’œuvre, l’éclairage de scène varie en fonction du moment de la journée représenté en musique. Ainsi, la pièce débute dans le noir, seules les lumières de lutrin étant allumées. Puis, un peu avant la sonnerie du réveille-matin, la lumière générale apparaît graduellement sur scène, comme un lever de soleil. Dans «Soirée en tête-à-tête», afin de créer une atmosphère intime, un éclairage individuel illumine les deux solistes, en plus d’une chandelle
allumée entre eux. À la fin de « Nuit sereine », les musiciens éteignent à tour de rôle les lumières de leur lutrin et le chef souffle la chandelle, laissant la salle dans le noir le plus total.

À l’inverse de la chanson A Day in The Life des Beatles (à qui l’œuvre est dédiée), Toute une journée est « la vie dans une journée ».

 

Instrumentation: orchestre à cordes

Durée: 13 minutes

Programme suggéré:
– Vivaldi: Les quatre saisons*
– Piazzolla: Les quatre saisons de Buenos Aires*
– Leroy Anderson: The Syncopated Clock, The Typewriter et Sandpaper Ballet

*Tout comme Les quatre saisons, l’oeuvre Toute une journée découpe une période de temps en quatre mouvements musicaux.

Commande de l’Orchestre de Chambre McGill et de leur directeur artistique Boris Brott.

Dédiée au groupe de musique The Beatles.

Création: Le 9 mai, 2011, par l’Orchestre de Chambre McGill et le chef  Boris Brott, à la Salle Pollack, à Montréal.

Discographie: L’oeuvre Toute une journée, enregistrée par l’Orchestre classique de Montréal, sous la direction de Jacques Lacombe, figure sur l’album Symphonie de la tempête de verglas, publié en 2023 par ATMA Classique.

Performances de Toute une journée

2021, Avr. 25 | B-A-C-H Chamber Ensemble, The Soloists of Russia, Nikolai Usenko | Museum of Ekaterinburg History, Ekaterinburg, Russie

2015, Nov. 24 | McGill Chamber Orchestra, Boris Brott |Bourgie Hall, Montreal, QC
2015, Nov. 15 | Orchestre de chambre Serenade, Philippe Ménard | Église Catholique de Saint-Lambert, Saint-Lambert, QC
2015, Nov. 14 | Orchestre de chambre Serenade, Philippe Ménard | Chapelle Historique Notre-Dame de Bon-secours, Montreal, QC

2011, Juil. 15 | National Academy Orchestra of Canada, Boris Brott | Glen Gould Studio, Toronto
2011, Juil. 14 | National Academy Orchestra of Canada, Boris Brott | Brott Music festival, Hamilton
2011, Mai 19 | Ensemble Arkea, Dina Gilbert | Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, Montreal
2011, Mai 9 | McGill Chamber Orchestra, Boris Brott | Hall Pollack, Montreal (première)

Top